Le CBD, cannabidiol ou substance active du cannabis est sorti de l’anonymat depuis quelques années. Si ce terme devenu très courant aussi bien dans le domaine privé que public engendre plusieurs problématiques quant à son utilisation et de ce fait sa légalité c’est bien à cause de son origine d’extraction à savoir, le cannabis.
Si en Europe, plusieurs pays ont clarifié leurs lois concernant cette molécule afin de faciliter sa commercialisation, sa production, sa consommation et son étude sur la santé, en France, la législation est bien plus floue et c’est encore trop souvent que l’on confond CBD et THC.
En réalité, ce manque de discernement concerne 2 molécules bien distinctes mais toutes deux présentes dans le chanvre ou le cannabis : le CBD (cannabidiol) et le THC (delta-9- tétrahydrocannabinol) d’où la confusion pour des personnes non renseignées.
Définition : Qu’est-ce que le CBD ou cannabidiol ?
Comme son cousin le THC, le cannabidiol est l’une des nombreuses substances actives cannabinoïdes produites par le cannabis sativa. Si on compte une centaine de molécules de ce type, ce sont bien ces deux-là qui posent problèmes au système législatif français. Pour autant, on retrouve aujourd’hui du CBD dans de nombreux CBD shops sous différentes formes :
- huile, cosmétiques, compléments alimentaires ou liquides pour cigarettes électroniques
Ce cannabinoïde possèderait donc de nombreuses vertus.
Qu’est ce qui différencie le CBD du THC ?
En réalité, même si ces deux molécules sont issues du cannabis, tout les oppose. Ces cannabinoïdes se distinguent aussi bien par leur nature que par leurs effets. Pour autant, c’est bien cette confusion qui prête de mauvaises intentions au CBD.
Le THC
Le THC est la molécule psychoactive recherchée pour ses effets planants et euphorisants. Il est responsable d’une dépendance psychologique de son utilisateur en ayant pour résultante, une consommation de plus en plus élevée afin de retrouver « les sensations des débuts ». Or mis le fait que son assimilation se fait essentiellement en fumant les fleurs et les feuilles de cannabis et que par conséquent cela peut engendrer toutes les complications cardio-vasculaires et respiratoires déjà connues pour un fumeur de tabac, la molécule de THC agit sur le cerveau. De ce fait, il peut entraîner des modifications :
- du comportement : paranoïa, euphorie..
- des perceptions : trouble de la vue, mauvaise évaluation des distances..
- des capacités cognitives : difficulté à se concentrer, état amorphe..
- du physique : yeux rouges, salive épaisse..
Le CBD
Le CBD quant à lui, n’a pas d’effet psychotrope. Si la sensation de détente que cette molécule produit à son utilisateur n’est plus à prouver, le CBD est encore soumis à de sérieuses études pour mettre en avant scientifiquement ses hypothétiques effets bénéfiques (neuroleptique, anxiolytique, anti épileptique..). En ce qui concerne ses effets secondaires nocifs, il n’en n’aurait peu ou pas, c’est pourquoi l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne le classe pas parmi les substances contrôlées.
Le CBD : une drogue, un médicament ?
Pour répondre à cette question, il est primordial de tout d’abord définir ces deux termes.
La drogue
On classifie comme stupéfiant :
- toutes molécules ou produits naturels ou chimiques susceptibles d’entraîner un effet psychotrope menant à une dépendance si son usage est répété et nocif pour la santé. On parle alors de toxicomanie.
La consommation de drogues est volontaire et indépendante de toutes prescriptions médicales.
Les médicaments
Ce sont des produits administrés à un individu en vue de soigner ou prévenir une maladie en agissant sur les fonctions organiques. Ces substances et leurs dérivés sont autorisés ou non par L’ANSM (agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) en fonction de leur ratio bénéfices / risques. Seules les pharmacies ont le droit de vendre des médicaments.
Pour résumer simplement, des produits naturels ou chimiques sont considérés comme médicaments s’ils sont autorisés sur le marché après études et tests. De plus, ils doivent posséder un effet curatif ou préventif sur l’humain ou l’animal. L’usage des drogues, lui, se fait de manière illégale et sans prescriptions médicales. Il n’est pas induit pour répondre aux besoins d’une maladie ou dans le but d’améliorer sa santé.
CBD : drogue ou pas?
Il paraît pertinent de se poser la question :
- où se situe le CBD et les produits en contenant dans la législation française (médicaments ou drogues) vu l’explosion du marché de l’huile de CBD et autres dérivés en France, en Europe et sur le continent américain ?
En France, la loi est claire :
- la teneur en THC des variétés de chanvre autorisées ne doit pas excéder 0.2% dans la plante elle-même
- le produit fini, pour être légal, doit avoir un taux de THC nul.
Alors oui, si on prend la molécule de CBD en tant que telle et qu’il est possible d’occulter complètement de quelle plante elle provient, on peut affirmer que :
- le CBD n’est pas une drogue puisque cette substance n’est pas sur la liste des stupéfiants de la législation.
Pour autant, c’est là où le bas blesse, le CBD, vendu sous forme d’huile ou autres produits, n’est pas de synthèse. Il provient bien d’une variété de cannabis. Ce chanvre légal à la teneur en THC inférieure à 0.2% utilisé pour la fabrication de l’huile de CBD pour ne citer qu’elle, doit donc garantir une extraction du CBD vierge de tout THC. C’est si et seulement si cette certitude est possible qu’un produit est légal.
Alors, le CBD : drogue légale?
L’engouement perçu depuis 2018 pour le CBD peut provenir du côté récréatif que cette substance suggère. En effet, elle reste toujours assimilée comme du cannabis, lui-même systématiquement étiqueté comme une drogue. Pourtant, le CBD n’est pas du cannabis! En effet, il est juste le produit d’une plante. En réalité, c’est le THC (autre cannabinoïdes contenu dans le cannabis sativa) qui confère le statut populaire de drogue au chanvre. De ce fait, un consommateur de THC se rend vite compte que le côté planant ou euphorisant de cette molécule est absent d’un produit contenant uniquement du CBD. La théorie visant à expliquer l’usage du cannabidiol pour obtenir les effets « grisants », similaires à ceux d’une drogue, peut dès lors être délaissée.
Le CBD n’est donc pas une substance interdite en tant que molécule au sens propre. Ses effets n’ont rien de récréatifs, ne sont pas psychotropes et n’entraînent pas d’addiction. Cette définition est bien différente de celle qualifiant une drogue. Pour autant, le cannabidiol n’est pour le moment pas reconnu non plus comme médicament en France.
FAQ : CBD vs drogue
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