Depuis quelques années, des produits au CBD (cannabidiol) se retrouvent derrière les vitrines de nombreuses boutiques. Cependant, on entend encore un peu de tout et n’importe quoi au sujet du CBD. En effet, avec la prohibition du cannabis en France, les études scientifiques sur ses effets thérapeutiques et secondaires et ses actions sur le système endocanabinoïde sont peu à peu délaissées. Elles apparaissent comme trop compliquées à mettre en place en toute légalité. Malgré tout, le cannabis à la peau dure et reste très consommé, aussi bien en France qu’à travers le monde. Si ses usagers étaient tout d’abord considérés comme des marginaux, il a bien fallu admettre, avec l’augmentation du genre et du nombre de consommateurs, que des effets bénéfiques pouvaient également être à l’origine de sa popularité. Aujourd’hui, certains états américains ( Californie, Colorado, …) et pays européens (Pays Bas, Allemagne, …) légalisent d’ailleurs l’usage du cannabis thérapeutique.
En France, la substance posant réellement problème et qui a mené à l’interdiction du chanvre est le THC (tétrahydrocannabinol). Si la molécule de cannabidiol (CBD), est tolérée malgré son origine, elle doit cependant répondre à de grosses contraintes législatives. De ce fait, son usage comme traitement thérapeutique ne peut être énoncé malgré de nombreuses données et témoignages affirmant ses bienfaits. Il apparaît, notamment, que le CBD serait une aide considérable pour aider aux symptômes de manque que crée le sevrage du cannabis.
De brefs rappels sur la plante de cannabis, ses composés et sa légalité
En France, la détention, l’usage, la vente et la culture du cannabis sont interdits par la Loi. Par contre, force est de constater que des produits issus du chanvre sont commercialisés aux yeux de tous et ce, en toute légalité. En réalité, les produits au CBD autorisés retrouvés sur le marché français sont dépourvus de THC. C’est ce détail qui fait toute la différence législative relative à la vente de produits au cannabis.
Ses origines :
Une plante de chanvre contient, comme tout végétal, un grand nombre de substances plus ou moins actives, concentrées et spécifiques à l’espèce. Les 3 principaux types de composés sont :
- les cannabinoïdes
- les terpènes
- les flavonoïdes
Toutes ces molécules ont leur importance sur l’effet global induit par la consommation de cannabis. Mais, 2 d’entre elles sont particulièrement intéressantes. Elles font d’ailleurs l’objet de nombreuses études scientifiques afin de comprendre leur fonctionnement sur les récepteurs CB1 et CB2 de notre système endocannabinoïde. Il s’agit des cannabinoïdes CBD et THC.
Sa légalité :
Aujourd’hui, le cannabis dit « médical » connaît de grandes avancées grâce aux recherches et aux témoignages de consommateurs de CBD. Son usage en France reste malgré tout interdit si le taux de THC d’un produit dépasse 0,2%. Le THC est en effet une substance psychoactive reconnue pour entraîner une dépendance, de l’anxiété voir de la paranoïa à son usager. Malgré des propriétés positives confirmées, l’addiction et les troubles parfois irréversibles qu’elle entraîne la classe, selon l’Arrêté du 22 février 1990, parmi la liste des stupéfiants (1).
Selon l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) :
- « Le cannabis est de loin la substance illicite la plus consommée en France. En 2017, 44,8 % des adultes âgés de 18 à 64 ans déclarent avoir déjà consommé du cannabis au cours de leur vie… » (2).
En effet, quelque soit le type de consommateurs (régulier ou occasionnel) et les raisons de son utilisation (récréative, addictive, thérapeutique, …), le cannabis est partout ! La vrai problématique concerne surtout les fumeurs de joints réguliers de marijuana. En effet, le sevrage s’avère plus difficile qu’on ne le croit. De plus, les dégâts sur le système nerveux peuvent être importants (perte de mémoire, anxiété, baisse d’énergie, dépendance psychologique, …).
Le sevrage du cannabis et le CBD
Quand nous évoquons la notion de sevrage du cannabis, en réalité, nous parlons de sa molécule psychotrope, le THC. Si contrairement à la nicotine contenue dans le tabac, le THC ne provoque pas d’addiction physique, pour des fumeurs de joints réguliers, il existe une réelle dépendance psychologique au chanvre .
Cette dépendance peut être due à plusieurs facteurs. Leur importance est plus ou moins élevée mais, ils peuvent se recouper. De ce fait, ils rendent encore plus difficile le sevrage :
- la concentration en THC de la variété d’herbe et donc la tolérance d’une certaine dose
- le goût et l’odeur que produit la fumée des fleurs séchées qui se consument
- le rituel du « roulage » et de la consommation du joint
- le geste propre à tous les fumeurs (tabac, cannabis)
L’usage du CBD comme sevrage cannabique mais, pour combien de temps?
Une fois ces facteurs pris en compte, l’arrêt du cannabis sera alors plus ou moins difficile en fonction des raisons de cette consommation. Il pourra notamment entraîner un syndrome de sevrage (ou plusieurs) relatif (intensité variable) à chaque usager et perceptible dès le premier jour. L’intensité de ce sevrage atteint un pic entre le 2e et le 6e jours (3) :
- irritabilité, changement d’humeur
- anxiété, stress, nervosité
- troubles du sommeil
- diminution de l’appétit et perte de poids
- dépression
- symptômes physiques (plus rares) : tremblements, maux de tête, hyper-sudation
Parfois, ces syndromes de sevrage deviennent trop invasifs. L’individu peut alors être tenté de reprendre sa consommation de cannabis pour arrêter « les symptômes de manque ». Comme pour l’arrêt de toutes addictions (alcool, tabac, médicaments, drogues), un sevrage peut réussir ou échouer selon la motivation, le degré de dépendance et l’aide extérieure apportée. Or, le CBD (cannabidiol) s’avère être une main tendue plutôt efficace pour un sevrage du cannabis.
Le CBD et son utilisation pour le sevrage du cannabis
Fumer, de façon très générale, est néfaste. Les fumeurs de cannabis mettent véritablement leur santé en danger. En plus des substances cancérigènes absorbées par combustion, l’usage du cannabis entraîne des troubles au fonctionnement normal du cerveau. Fumer de la marijuana ramène souvent aux effets de :
- défonce, stone, déchiré et autres qualificatifs littéralement pas très glorieux.
Ces termes sont justifiables : on ne « plane » pas pour rien! On « défonce » véritablement notre cerveau.
Commencer le sevrage du chanvre comme acte volontaire est déjà un bon début car la motivation est essentielle. Si parfois cette volonté suffit, il est quelquefois utile de se faire aider par son entourage, par des professionnels ou par un traitement.
A ce jour, il n’y a hélas pas de médicaments véritablement efficaces pour empêcher ce syndrome de sevrage. Cependant, un produit au CBD (fleurs, feuilles, huile, résine) s’utilise de plus en plus par les consommateurs de cannabis au THC, comme substitut, jouant ainsi un rôle de placebo. Mais, en réalité ça ne l’est pas tant que ça !
L’huile de CBD pour arrêter de fumer
A la place de leur herbe habituelle, les fumeurs de cannabis se roulent des fleurs de variétés de chanvre pauvres en THC. Ces fleurs possèdent des qualités organoleptiques et des effets relaxants quasi similaires aux variétés stupéfiantes. De ce fait, le consommateur de cannabis illicite retrouve un univers qu’il connaît bien, mais légal et avec les effets psychotropes en moins. Si cette méthode de sevrage n’est pas la plus « safe » en termes de risques pour la santé à cause de la combustion des fleurs marijuana dans le joint, c’est déjà un premier pas pour faciliter le sevrage.
L’utilisation d’un vaporisateur (fleurs ou huile de cannabis CBD) ou d’une cigarette électronique (liquide au CBD) seront plus appropriés si l’utilisateur est déjà à l’aise avec ces types d’absorption. Sinon, ils pourront être la prochaine étape du sevrage psychologique.
Enfin, l’ingestion d’huile de chanvre ou de gélules pour arrêter les habitudes du fumeur est une méthode efficace et pertinente. Ainsi, le consommateur peut conserver tous les bienfaits relaxants du cannabidiol sans mettre sa santé en danger. L’ingestion pourrait être la dernière étape avant le sevrage complet (substance active et des gestes du fumeur).
En conclusion…
Si le cannabidiol n’est pas une substance miracle pour arrêter la consommation de cannabis du jour au lendemain, il peut cependant être d’une grande aide. Il permet de mieux supporter « les effets de manque » psychologiques souvent ressentis. En effet, seul le THC est absent dans le joint, tout le reste y est! Les bienfaits relaxants du CBD sans les effets psychotropes permettent en plus de réduire l’anxiété causée par la dépendance au THC.
Des études scientifiques font également référence à d’autres vertus du CBD concernant le sevrage du cannabis. Cette molécule soulagerait les symptômes du sevrage (régulation de l’appétit, stimulation de sérotine, …), ce qui facilite la guérison. Quoi qu’il en soit, juste par son allure, ses propriétés organoleptiques (goût, odeur) et ses composés actifs légaux, une fleur de variété de marijuana CBD est un sacré trompe l’œil !
FAQ : CBD et sevrage cannabis
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Références :
- Arrêté du 22 février 1990 fixant la liste des substances classées comme stupéfiants : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000533085/2020-10-09/
- Synthèse thématique : cannabis selon l’OFDT, Août 2020 : https://www.ofdt.fr/produits-et-addictions/de-z/cannabis/
- François Rousseau, Frédéric Boulanger. Sevrage dans L’addiction au cannabis : évaluation, risques et modalités de soins. Sciences du Vivant [q-bio]. 2017 : https://hal.univ-lorraine.fr/hal-01931925/document