En France, si la consommation de cannabis est illégale, celle du cannabidiol (CBD) est tout à fait tolérée. Le CBD est un composé actif (cannabinoïde) contenu dans la plante de cannabis. Mais alors, pour les novices, c’est à n’y rien comprendre ! En réalité, c’est le tétrahydrocannabinol (THC), cannabinoïde également présent dans le cannabis, qui est classé comme stupéfiant dans la loi française. Si ces deux molécules cannabiques sont très distinctes à tous points de vue (effet, composition atomique, concentration, …), leur origine est bien la même : le chanvre.
Pour détecter la consommation potentielle d’une drogue, différents tests (salivaire, urinaire, sanguin et capillaire) plus ou moins fiables, rapides et précis sont mis en place. Depuis 2017, un nouveau test salivaire a vu le jour afin de simplifier l’exécution du dépistage et ainsi, réduire la durée d’obtention du résultat. Mais, une question se pose encore : la consommation de CBD, vu son origine, peut-elle rendre le test positif au dépistage de drogues?
La détection du CBD dans un test salivaire
C’est bien sur cette origine cannabique que des doutes s’installent quant au dépistage suite à une consommation d’un produit au CBD.
En effet, depuis une vingtaine d’années, en France, de nombreux tests de dépistage sont effectués dans les entreprises et sur les routes afin de déterminer si une personne est sous l’emprise de substances stupéfiantes. La consommation du cannabis classique est en effet illégale, car dangereuse :
- pour la santé du consommateur
- risque pour les autres usagers de la route à cause de ses effets psychotropes.
Les composés du cannabis : effets et législation
Le cannabidiol (CBD) et le tétrahydrocannabinol (THC) sont les deux principaux cannabinoïdes, parmi la centaine répertoriée, retrouvés dans le cannabis. Si leur origine est similaire, leurs effets et, de ce fait, la législation qui les concerne, sont différents :
- le THC : molécule psychotrope. Outre les dangers pour la santé liés si combustion (fumeur), elle peut amener son utilisateur, à la paranoïa, à des troubles comportementaux, à un isolement social et à une addiction psychologique. Pour ces raisons, cette substance est catégorisée comme stupéfiant. Sa détention, sa vente, son usage et son exploitation sont interdits en France (1 et 2). Malgré son illégalité, le cannabis chargé en THC reste très largement consommé pour ses effets. Il procure notamment, des effets stimulants cérébralement (high cérébral), euphorisants, planants (stone) et relaxants.
- le CBD : molécule non psychotrope. Son principal effet est de soulager le corps et l’esprit en stimulant la relaxation musculaire. Comme il n’apparaît pas sur la liste des substances stupéfiantes répertoriées, il est donc considéré comme légal. Ce composé populaire se retrouve sous diverses formes afin de répondre aux attentes de tous et toutes. Il inonde actuellement le marché français et européen.
Les différents tests de dépistage de stupéfiants en 2021
A ce jour, il existe 4 principaux tests permettant de dépister l’usage d’une substance stupéfiante (drogue). Si chacun de ces tests répondent à cet usage, ils ne sont pas tous égaux quant à leur faisabilité, leur durée, leur coût et leur précision quantitative :
- Le test urinaire : ce test est encore très largement utilisé par les entreprises. Notamment lors d’une embauche ou d’une suspicion de consommation de drogues. Il s’agit simplement de tester l’urine. Ainsi, la présence ou l’absence de métabolites ( 11-nor-9-carboxy-Δ ⁹ – tétrahydrocannabinol) issus de la dégradation du THC (Δ9-tétrahydrocannabinol) par le corps est observable. Pour un consommateur occasionnel, cette détection peut se faire jusqu’à un mois après la dernière prise de cannabis. Cette durée peut se multiplier par 2 pour un consommateur régulier.
- Le test capillaire : il consiste à prélever une centaine de cheveux avec leur bulbe au niveau de la couronne de la tête. Le THC se détecte dans les cheveux jusqu’à 3 mois après sa dernière prise.
- Le test sanguin : coûteux, long et intrusif, il est plus rarement utilisé. Il peut cependant être effectué sur demande pour contester un test salivaire, par exemple. Contrairement au test urinaire, ici, c’est le THC qui est recherché et non son composite. Dans le sang, la présence de THC peut être détectée de 2 jusqu’à une vingtaine de jours selon le type de consommation (occasionnelle, modérée ou fréquente).
- Le test salivaire : arrivé dans les années 2000, il n’est pas toujours fiable (faux positifs ou faux négatifs).
Les tests salivaires en 2021
Afin de simplifier et accélérer le contrôle de police sur les réseaux routiers, l’usage du test salivaire se développe fortement. Son manque de fiabilité à ses débuts lui a valu bon nombre de contestations. Mais, depuis 2017, un nouveau kit de test salivaire a été élaboré. Il permet avec plus de fiabilité ce dépistage. Comme pour les autres tests, la présence de THC peut être révélée même après plusieurs jours sans prise de substance (de plusieurs heures à 30 jours selon le type de consommation).
Actuellement le test salivaire est très largement utilisé. Il ne révèle pas le dosage de la substance incriminée mais, sa présence dans une durée relative. D’un point de vue légal cela ne change rien. En effet, quoi qu’il en soit, sa consommation est interdite. Cependant, cette intemporalité peut entraîner des polémiques quant à son efficacité sur sa dangerosité au volant. Il est vrai qu’un utilisateur peut être testé positif un mois après sa dernière consommation, alors qu’il n’est plus sous l’emprise du THC au moment « t » du test.
Test salivaire positif et CBD
Les nouveaux kits de test salivaire sont composés d’une petite plaquette avec des tampons. Ces derniers sont frottés contre la paroi interne de la bouche et la langue durant une minute afin d’y déposer la salive. Ils révèlent la présence potentielle de 5 drogues sans pour autant être quantitatifs :
- cannabis, cocaïne, héroïne, ecstasy et amphétamines.
En réalité le cannabis détecté n’est pas la plante en tant que telle, mais bel et bien son cannabinoïde phare, le THC. Le CBD étant légal, aucun test actuellement (salivaire ou autre) ne cherche sa présence. De ce fait, un produit au CBD légal peut se consommer sans risquer d’entraîner une positivité du test de dépistage. Le produit au CBD doit en effet répondre à la législation française en vigueur (taux de THC inférieur à 0,2%).
Test salivaire après consommation d’une fleur de CBD
A noter tout de même que les fleurs de chanvre sont les parties de la plante qui contiennent les plus forts taux de cannabinoïdes. Leur consommation peut, dans de très rares cas (personnes sensibles), engendrer un test positif.
Certains produits au cannabidiol peuvent alors être plus rassurants si vous devez prendre le volant et risquer de subir un contrôle de dépistage aux drogues :
- l’huile de CBD, les graines de chanvre grillées ou des capsules d’huile au taux de THC nul.
Les adeptes de CBD peuvent donc se rassurer! La consommation de produits au cannabidiol (huile, fleurs, graines, résine, capsules, …) n’entraînera pas de suspension de permis, d’amende ou de licenciement suite à test salivaire. En effet, cette molécule est légale et non recherchée lors des analyses. Toutefois, si le CBD ne fait pas planer, il est très utile pour se relaxer et lutter contre l’insomnie. Il peut, de ce fait, occasionner une légère somnolence. Il est alors préférable de ne pas conduire juste après son usage.
FAQ : CBD et dépistage
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Références :
- Arrêté du 22 février 1990 fixant la liste des substances classées comme stupéfiants : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000533085/2020-10-09/
- Article 222-37 du code pénal : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGIARTI000006417724/2002-01-01/